Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement à propos de la révision électorale : “On ne peut pas prolonger l’opération de façon éternelle”
Réponse du berger à la bergère. Hier, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a profité du compte rendu du conseil des ministres pour répondre à la requête d’une seconde prolongation de l’opération de la révision de la liste électorale émise par les partis de l’opposition. Qui estiment que l’objectif de 4 millions de personnes à enrôler est loin d’être atteint par les deux opérations passées. En réaction, le porte-voix de l’équipe gouvernementale a invité les opposants au réalisme. Car, selon lui, ce n'est pas la première fois que l’objectif fixé par la commission électorale indépendante en termes de personnes à inscrire sur le listing électoral n'est pas atteint au terme des opérations. “Ce n'est pas quelque chose de nouveau. Donc, il ne faudrait pas qu'on en fasse un évènement particulier. Ce qu’il faut savoir, c'est que l’inscription sur la liste électorale est libre en Côte d'Ivoire de même que le vote. C'est pour cela qu’on encourage les partis politiques à mobiliser leurs militants autour des opérations. Des sensibilisations ont été faites par les partis politiques, par le gouvernement et par la CEI. Si au bout, on n'a pas pu atteindre les objectifs, je ne crois pas que c'est en repoussant ad vitam aeternam qu’on pourra faire évoluer les choses”, a affirmé Amadou Coulibaly, avant d’ajouter qu’au-delà, il y a des délais constitutionnels à respecter pour l’organisation de l’élection présidentielle. Raison pour laquelle, “on ne peut pas repousser de façon éternelle cette première phase du processus au risque d’impacter les autres phases. On ne peut pas perturber le processus”, a-t-il souligné.
S’agissant des décisions prises par le conseil des ministres, il a annoncé que le conseil a mis fin aux fonctions de la direction générale de l’autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d'Ivoire (ARTCI), Mme Namahoua Bamba Touré. Aussi le conseil a-t-il adopté un décret modifiant le décret du 2 avril portant organisation et fixant les modalités de financement et d’indemnisation du fonds de garantie automobile (FGA). “ Ce décret réorganise les attributions et les modalités de financement du FGA ainsi que les procédures d’indemnisation des victimes des accidents de la circulation couvertes par le fonds en vue de l’adapter à la recrudescence des accidents de la voie publique et d’assurer une meilleure prise en charge des victimes. Ainsi, le décret étend la couverture du fonds à toutes les victimes des accidents de la circulation admises dans les urgences des hôpitaux publics et des centres de santé agréés, quels qu’en soient les auteurs, connus ou non; assurés ou pas”, a-t-il expliqué. Avant de préciser que le nouveau texte élargit la base contributive du fonds pour accroître en conséquence les ressources financières nécessaires à la prise en charge médicale systématique de tous les accidentés de la voie publique. En outre, il établit un nouveau mode opératoire de prise en charge de victimes avec un nouveau barème d’indemnisation et un mécanisme de coordination de tous les organismes concernés pour renforcer leur collaboration et améliorer la prise en charge des victimes.
Un autre décret pris modifie le décret du 17 avril 2024 relatif à la mise en œuvre des sanctions financières ciblées en matière de financement du terrorisme, de la prolifération des armes à destruction massive et de blanchiment d’argent. “ Au regard de son rôle majeur en Afrique de l'ouest et de sa position géostratégique, notre pays a engagé des réformes importantes pour répondre aux exigences de conformité et d’efficacité du groupe d’action financière internationale (GAFI) et créer un environnement sécuritaire et résilient en matière de lutte contre le financement du terrorisme, de blanchiment de capitaux et de prolifération des armes à destruction massive”, a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Lacina Ouattara