Approvisionnement du marché : Des denrées alimentaires de retour après des mois de pénurie

Approvisionnement du marché : Des denrées alimentaires de retour après des mois de pénurie
Les produits vivriers sont de retour en abondance sur les marchés

Le marché local du vivrier commence à revivre. Après environ trois mois de pénurie, certaines denrées alimentaires de consommation quotidienne refont surface sur les étals. Notamment les produits vivriers comme la tomate, la banane, l’aubergine, le citron, le gombo, etc. Et par conséquent, le coût de ces produits qui donnait le tournis revient à la normale. 

Déjà dès le mois de juillet, le kilogramme de tomate qui s’achetait entre 1600 et 2000 FCFA dans les marchés a baissé progressivement pour se vendre entre 700 et 550 FCFA. Le kilogramme d’aubergine oscille entre 400 et 500 FCFA alors que six aubergines étaient achetées au même prix, il y a trois mois. Il en est de même pour la banane plantain qui était introuvable sur les marchés. Aujourd’hui, l’on en trouve facilement et à des coûts abordables. Avec 2000 FCFA, Dame Konan, pour son week-end, a fait une bonne provision d’une dizaine de bananes alloco pour 1000 FCFA et de banane pour le foutou pour 1000 FCFA également. « Maintenant, c’est nettement mieux qu’avant. On arrive à faire des provisions. Les produits commencent à sortir et les prix ont beaucoup chuté » s’est-elle réjouie. Certaines denrées, dont c’est la saison, telles que le citron, la graine de palme et le chou sont vendus à partir de 100 ou 200 FCFA le tas. En outre, c’est la période de la nouvelle igname. Le prix du kilogramme varie entre 850 et 750 FCFA au marché et dans les supermarchés. Par ailleurs, avec la fin du repos biologique pour la pêche artisanale, les produits halieutiques (poissons, crevettes, écrevisses) sont maintenant en abondance sur les étals.

Par contre, d’autres produits tels que le piment, l’oignon violet se font rares et donc sont beaucoup plus chers sur le marché. L’oignon violet en provenance du Niger se vend à 700 – 800 FCFA le kilogramme contre 600 – 750 FCFA pour l’oignon blanc. Quant au piment, le seau est vendu entre 5000 et 6000 FCFA et le prix du kilogramme varie entre 1500 et 1700 FCFA. Cette hausse du coût s’explique par le fait que ce n’est pas la saison. En effet, cultivé généralement en association avec d’autres denrées, le piment est mis en terre en début des pluies, c’est-à-dire mars-avril ou juin-juillet. Après 100 à 130 jours, les produits sont disponibles de mai à juin, mais également d’octobre à novembre. En attendant, les ménages devront encore subir le coût élevé de cette denrée sur le marché. Pourtant, les cultures de contre saison peuvent répondre aux besoins.

 

De la nécessité de promouvoir les cultures de contre saison

 

Comme son nom l’indique, la culture de contre saison consiste à cultiver des légumes et des fruits en dehors de leur saison naturelle. Ces cultures peuvent être réalisées à l’intérieur, dans des serres, des chambres de culture… C’est une culture qui peut aussi se pratiquer en dehors du sol (culture hors-sol), dans des sacs, bacs bien drainés et bien remplis en nutriments. Ce type de culture ne nécessite pas d’avoir un terrain pour pratiquer une activité agricole, ne demande pas un arrosage régulier (3 fois par semaine) et est facile à entretenir, selon les spécialistes. La culture de contre saison est beaucoup plus recommandée en raison de la demande croissante de légumes et de fruits frais tout au long de l’année. En effet, cette méthode permet d’obtenir des aliments frais toute l’année et de réduire la dépendance aux aliments importés de l’étranger. Et bien évidemment, cela constitue un avantage énorme pour l’économie locale et une culture très rentable pour les producteurs nationaux. De nombreuses plantes peuvent être cultivées en contre saison, même si certaines sont plus faciles à cultiver que d’autres. Pour les légumes-fruits, l’on note la tomate, le poivron, le piment, la courgette, le potiron, le concombre etc. S’agissant des légumes-feuilles, on peut cultiver en cintre saison les laitues (salades), les épinards, l’oseille, et toutes les plantes aromatiques à feuilles telles que le persil, le cerfeuil, le basilic, la ciboulette, la menthe …

Au regard de tous ces avantages, le Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLVC) gagnerait à mener des actions de sensibilisation et de promotion auprès des producteurs et des ménages pour la pratique des cultures de contre saison.

 

Sogona Sidibé