Bilan sportif : La CAN 2023, le plus grand succès ivoirien de l’année 2024
Il y a des évènements qui marquent à jamais l’histoire. Et la 34ème édition de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) s’inscrit dans cette veine. Organisé du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire, le tournoi est labellisé « la plus belle CAN de toute l’histoire de la compétition » par la CAF (Confédération africaine de football). Un événement voulu par le Président de la République Alassane Ouattara dans sa vision de repositionnement de son pays après plusieurs années d’une crise politico-sociale muée en une crise post-électorale, au soir de la présidentielle d’octobre 2010. Retour sur une compétition qui a défié tous les records, consolidé le retour du pays sur la scène internationale et aussi renforcement la fierté nationale, celle d’appartenir à la nation ivoirienne.
11 février 2024 ! Il est presque 22 heures GMT. Le stade Alassane Ouattara d’Ebimpé bouillonne dans les méandres de la nuit. Quelques instants avant, la Côte d’Ivoire renversa le Nigeria (2-1), en finale de la 34ème édition de la CAN, devant près de 60 000 personnes. Menés dès la 38ème minute de jeu avec l’ouverture du score du défenseur et capitaine William Troost-Ekong des Super Eagles, les Eléphants répondent, une première fois, par Franck Kessié (62ème) servi par Simon Adingra sur corner, avant le but de la victoire inscrit par Sébastien Haller (81ème). A la réception d’un nouveau centre du joueur de Brighton, l’attaquant de Dortmund (il est prêté à Leganes en Espagne, cette saison), du bout des crampons, dévie le ballon d’un geste astucieux. Le pays exulte, avec à sa tête le premier capitaine des Eléphants, le Président de la République Alassane Ouattara, son épouse Dominique Ouattara, le vice-président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, le Premier ministre et chef du gouvernement, Robert Beugré Mambé, par ailleurs ministre des Sports et du Cadre de vie, les présidents d’institutions dont Adama Bictogo (Assemblée nationale), Kandia Camara (Sénat) et plusieurs membres du gouvernement.
La Côte d’Ivoire, avec ce succès, vient ainsi de décrocher son troisième trophée de la CAN après ceux de 1992 et 2015. Une troisième étoile décrochée dans des conditions improbables. Au bord du précipice au terme de leurs trois matchs de groupe, les Eléphants renaissent lors du dernier match de cette première phase du tournoi, le 24 janvier 2024 suite au succès du Maroc face à la Zambie (1-0) à San Pedro. La suite est un conte de fée. Le Sénégal (huitième), champion d’Afrique en titre, le Mali (quart de finale), la République démocratique du Congo (demi-finale) et le Nigeria (finale) passent à la trappe. En mode rédemption, la Côte d’Ivoire remporte « sa » CAN, consolidant encore plus la cohésion sociale au niveau national, et renforçant la fierté d’appartenance à une nation.
Des infrastructures sportives et non sportives aux standards internationaux
L'organisation de la CAN a accéléré la réalisation de projets structurants et grands chantiers (Ph DR)
Avec près de 1000 milliards FCFA investis dans la construction et la rénovation des stades de matchs, de 24 terrains d’entraînement (une première dans l’histoire de la compétition), dans l’amélioration du réseau routier, dans la mise à niveau des infrastructures sanitaires des villes hôtes (Abidjan, Bouaké, Korhogo, San Pedro, Yamoussoukro), dans la réhabilitation des aéroports, dans la construction d’infrastructures hôtelières, le pays a été propulsé sur la scène internationale. S’affirmant comme une destination privilégiée pour les grandes compétitions sportives. Et c’est indéniable. Depuis la fin de la CAN 2023, la Côte d’Ivoire est sollicitée par plusieurs pays pour la qualité des infrastructures sportives et non sportives. Confortant la vision du président de la République, Alassane Ouattara, qui, à travers le sport, vise à non seulement consolider sa place de locomotive en Afrique de l’Ouest mais aussi à s’affirmer parmi les cinq meilleures nations du continent en termes de capacités d’organisation d’évènements internationaux. Notamment sportifs. Un pari réussi avec le déferlement des nations africaines vers la Côte d’Ivoire. Le Burundi, le Bénin, les Comores, le Tchad, le Burkina Faso, la Guinée, la République centrafricaine, la Guinée équatoriale, … ont choisi le pays des Champions d’Afrique comme terre d’accueil. Donnant ainsi force à la diplomatie sportive insufflée par le chef de l’Etat.
Un positionnement international de plus en plus renforcé
« La CAN en Côte d’Ivoire a été la plus réussie de l’histoire du football africain. 2,2 milliards de personnes ont suivi la CAN en Afrique, nous avons doublé le nombre de sponsors, passant à 120 au lieu de 60 lors de l’édition précédente. Nous avons établi des records dans des pays et des continents où nous n’étions pas historiquement présents. La CAN en Côte d’Ivoire a été la plus rentable ; les chiffres parlent d’eux-mêmes… Pour être rentable, le football africain doit être enthousiasmant. Nous avons généré plus de 80 millions de dollars, c’est ça le bénéfice. Si l’on regarde les bénéfices des éditions précédentes, nous étions en moyenne à 4 millions de bénéfices », confiait le président de la CAF, le Dr Patrice Motsepe lors d’une interview à France 24.
5000 demandes d’accréditations médias ont été enregistrées. La CAN 2023 a mis en lumière un pays en pleine mutation structurelle, un pays stable économiquement et au niveau sécuritaire. En clair, le tournoi continental a raffermi le positionnement du pays sur l’échiquier international et poli encore plus son prestige. Et c’était d’ailleurs l’ambition du chef de l’Etat dans son programme de gouvernance où il faisait de l’organisation d’événements sportifs de classe mondiale et de la participation de la Côte d’Ivoire aux grands rendez-vous sportifs, une priorité, pour accompagner son pays dans la sortie de crise.
Un boost pour la création d’emplois et l’insertion professionnelle
La CAN a été fortement impacté le secteur de l'emploi avec le projet de formation de 5000 jeunes aix metiers du sport (Ph DR)
Dans l’approche holistique du développement du président Ouattara, l’organisation de la CAN était un gros investissement qui devrait profiter à la jeunesse de son pays. En plus de la trop forte main d’œuvre employée sur tous les chantiers, l’absorption des techniciens, la fin de la compétition offre plusieurs autres opportunités. L’entretien des infrastructures, l’organisation des compétitions au niveau local, les rencontres internationales, exigent du personnel qualifié. Ce sont des milliers de jeunes qui sont ainsi employés pour continuer à maintenir les infrastructures en bon état. Et le gouvernement a lancé à cet effet la formation de 5000 jeunes aux métiers du sport.
La dynamique impulsée par la CAN a donné un regain au programme « Sublime Cote d’Ivoire » avec des facilitations offertes aux opérateurs économiques et experts du tourisme. La construction et la réhabilitation de plusieurs réceptifs hôteliers en marge de la compétition témoignent de l’impact de la compétition sur le tourisme et même l’économie du pays.
En plus de la transformation structurelle à tous les niveaux, l’amélioration des conditions des fonctionnaires et agents de l’Etat, de la confiance renouvelée Etat-secteur privé, la CAN a impacté tous les secteurs de la vie de la nation : social, politique, économique. Cette compétition, à elle seule, reste à tout égard le plus grand événement, le plus captivant, le plus fédérateur, le plus prestigieux, de l’année 2024 en Côte d’Ivoire.
OUATTARA Gaoussou
