Filière cajou : Les producteurs de Dianra et de Tengrela formés pour relever le défi de la qualité

Filière cajou : Les producteurs de Dianra et de Tengrela formés pour relever le défi de la qualité
Les producteurs de Dianra, tout comme ceux de Tengrela la veille, ont été sensibilisés sur les bonnes pratiques

Un défi à relever dans la filière anacarde dans la région du Béré. C’est celui de la qualité des noix brutes de cajou. Après avoir remporté avec brio le défi de la production avec un tonnage de plus de 180 000 tonnes aujourd’hui qui fait du Béré la première région productrice de noix de cajou en Côte d’Ivoire, la région, à l’instar de plusieurs zones de production, reste confronter à la mauvaise qualité des noix. D’où la mission effectuée à Dianra, le mercredi 21 août 2024, pour sensibiliser les producteurs sur la qualité des noix. 
A l’occasion, Dr N’depo Ossey Robert, entomologiste à l’Université Lorougnon Guédé de Daloa, a appris aux producteurs de Dianra à reconnaitre les insectes ravageurs de l’anacardier. Notamment le foreur, le ciseleur, le foreur de la base du tronc, le moustique de l’anacardier… L’expert s’est surtout appesanti sur les moyens de lutte spécifiques à chaque insecte ravageur. Ainsi concernant le ciseleur, insecte qui ronge les branches et les petites tiges sur toutes leurs circonférences jusqu'à les couper, Dr N’depo Ossey Robert a conseillé aux producteurs de mettre hors de la plantation les branches et les tiges coupées par l’insecte et de les brûler pour briser son cycle de développement.  « Il faut capturer les adultes et les éliminer ; détruire tous les arbres hôtes du ciseleur dans la plantation et à proximité », a-t-il indiqué.  
A sa suite, Soro Klotioloma, coordonnateur national des filières coton, anacarde, mangue et foresterie à l’ANADER, a insisté sur l’entretien des champs. Il a ainsi recommandé de sarcler les mauvaises herbes 2 à 3 fois par an.
Au cours de la séance de sensibilisation, les bonnes pratiques pour avoir des noix de bonne qualité ont été rappelées aux producteurs. Il leur a été demandé d’éviter de cueillir les pommes, de sécher les noix de cajou au soleil sur des claies pendant deux ou trois jours. Ensuite, de les laisser refroidir quelque temps avant de les mettre dans des sacs en jute, puis les stocker dans un magasin en attendant l’acheteur. 
La qualité des produits, a souligné Mme Coulibaly, cheffe de la délégation, va de pair avec le prix des noix. « Pour avoir de meilleurs prix, il faut des produits de qualité », a-t-elle indiqué.
Préfet du département de Dianra, Ignace Koffi Amani s’est dit satisfait de cette formation. « Le département de Dianra fait partie des gros producteurs d’anacarde, mais en termes de qualité, nous sommes parmi les derniers. Malgré les sensibilisations qui étaient menées, les producteurs ne comprenaient pas, parce que la plupart d’entre eux sont analphabètes. Avec cette formation, les choses vont s’améliorer pour les campagnes à venir. Il fallait enlever de leur esprit le fait que plus les plants sont rapprochés les uns des autres, plus la production est grande. Il fallait leur démontrer que c’était une erreur et les amener à bien sécher et à bien trier les noix de cajou avant de les mettre sur le marché », a-t-il fait savoir et de promettre poursuivre la sensibilisation avec le concours du Conseil du coton et de l’anacarde et de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER).
La veille, la mission était à Tengrela pour encourager les producteurs à relever le défi de la qualité à travers l’application des bonnes pratiques. 


Yves Kalou