Programme national d’électronucléaire : Vers l’élaboration d’une feuille de route claire

Programme national d’électronucléaire : Vers l’élaboration d’une feuille de route claire
Les parties prenantes pour la mise en place du Programme national d’électronucléaire réfléchissent à une feuille de route ambitieuse

La Côte d’Ivoire s’active pour l’élaboration d’une feuille de route claire et ambitieuse de l'organe en charge de la mise en place du Programme national d’électronucléaire. Un atelier réunissant les représentants des ministères et des structures nationales, parties prenantes dudit programme, se tient du 17 au 21 mars 2025 à la Direction générale de l’Energie. Organisé par le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie en collaboration avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), cet atelier vise à approfondir les rôles et les responsabilités de l’organe chargé du programme national, tout en permettant un partage d’expériences avec des pays comme le Ghana et l’Estonie. 

Représentant le ministre Sangafowa Coulibaly, le directeur général des Hydrocarbures, Bienvenu Esse Kouamé a indiqué que l’électronucléaire représente une opportunité stratégique pour la Côte d’Ivoire de diversifier son mix énergétique, mais et surtout, de faire face aux effets du changement climatique. « La Côte d’Ivoire envisage l’électronucléaire comme une solution durable pour garantir son approvisionnement en électricité décarbonée sur le long terme. Il offre une source d’énergie fiable et continue. Les moyens de production classiques, bien qu’efficaces aujourd’hui, pourraient atteindre leurs limites à moyen terme », a-t-il révélé. En effet, selon le directeur des Hydrocarbures, le pays fait face à des défis énergétiques majeurs auxquels doit s’adapter le système énergétique. Notamment, une demande croissante en électricité de l’ordre de 10 % annuellement, portée par une croissance économique dynamique et une démographie en hausse de 2,9 % par an et nécessitant des investissements massifs pour répondre aux besoins nationaux et sous-régionaux ; la nécessité de produire à moindre coût pour garantir un service public accessible tout en assurant l’équilibre financier du secteur ; la dépendance aux combustibles fossiles, dont les prix sont volatils et les ressources limitées ; et exigences climatiques, qui obligent à décarboner les systèmes de production.

A ce jour, la Côte d’Ivoire dispose d’une une capacité installée de 3 119 MW à fin 2024, composée à 66 % pour les centrales thermiques, 33 % pour les centrales hydroélectriques et 1 % pour les centrales solaires. Représentant de l’AIEA et expert principal en développement des infrastructures nucléaires, Seth Debrah a salué la démarche de la Côte d’Ivoire, comme beaucoup d’autres pays africains, de mettre en œuvre un programme national d’électronucléaire, qui à l’en croire constitue une grande opportunité pour dans divers domaines, notamment l’énergie, la santé, l’environnement, la nutrition, la sécurité alimentaire et l’agriculture. Rappelons que l’atelier fait suite à une rencontre virtuelle qui s’est tenue en novembre 2024 au cours de laquelle l’approche par étapes et les défis liés à la mise en place d’un programme électronucléaire ont été abordées.

 

Sogona Sidibé