Présidentielle 2025 : Pourquoi le RHDP va écrabouiller la CAP
Tous les chemins mènent à Rome, dit-on. Dans la course vers le Palais présidentiel, des partis politiques de l’opposition dont le PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire - Rassemblement démocratique africain), le FPI (Front populaire ivoirien), MGC (Mouvement des générations capables) et le Cojep – pour ne citer que les plus significatifs – ont cru bon de fédérer leurs énergies afin de conquérir le pouvoir d’Etat. Ainsi, lundi 10 mars dernier, au siège du PDCI, ils ont annoncé officiellement et en grande pompe la création de la Coalition pour l’alternance pacifique (CAP) en Côte d’Ivoire. Ce jour-là, devant les caméras et sous le crépitement des flashs de la presse nationale et internationale, Tidjane Thiam (PDCI-RDA), Simone Gbagbo (MGC), Charles Blé Goudé et les responsables d’autres partis issus de l’opposition ont paraphé le document entérinant la naissance de la CAP.
Mais au fait, cette coalition peut-elle vraiment ébranler la surpuissante machine du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), qui écrase tout sur son passage depuis 2011 lors des différentes consultations électorales, générales et locales ? Disons-le tout net, la réponse est non ! Car, à l’analyse des forces en présence, un constat se dégage vite : le CAP ne fait pas le poids devant le RHDP. Déjà, en termes d’élus locaux, il y a un fossé abyssal entre ces deux entités. Par exemple à l’Assemblée nationale, sur les 255 députés élus, 166 militent au RHDP quand le PDCI et le FPI n’ont respectivement que 66 et 2 députés, soit un total de 68 parlementaires pour la CAP. Au niveau des régions, le RHDP mène également la danse avec 26 régions là où le PDCI se console avec 4, soit le total de la CAP car MGC, le FPI et le COJEP n’ont aucune région dans leur escarcelle. Idem pour les mairies où le RHDP en compte 125 et le PDCI seulement 32. Ce qui est aussi le total de la CAP parce que MGC, le FPI et le COJEP ne gèrent aucune commune. Indiscutablement, dans la bataille des élus, le RHDP écrabouille totalement la CAP. Ce qui est un indicateur précis des poids des deux structures sur l’échiquier politique nationale. De plus, le PDCI est aujourd’hui beaucoup affaibli et en proie à une guerre fratricide entre Tidjane Thiam et Jean-Louis Billon. Le FPI de Pascal Affi N’guessan n’est pas non plus bien loti, qui est aussi miné par une crise interne profonde. Quant au MGC, il n’existe qu’à travers la personne de l’ex-Première Dame. Enfin, le COJEP de Charles Blé Goudé, quoiqu’on dise, ne pèse pas grand-chose sur la scène politique nationale. Pour sûr, le RHDP fera d’une bouchée la CAP lors du scrutin présidentiel d’octobre prochain.
Y. Sangaré
