Relations étroites entre Laurent Gbagbo et la France (2000-2010) : Ces vérités que l’ex-chef de l’Etat cache à ses partisans

Relations étroites entre Laurent Gbagbo et la France (2000-2010) : Ces vérités que l’ex-chef de l’Etat cache à ses partisans
Laurent Gbagbo a été un farouche défenseur des intérêts de la France en Côte d’Ivoire

Ami de l’Afrique et ennemi de la France.  C’est ainsi que Laurent Gbagbo se présente de plus en plus. En créant le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), l’ex-chef de l’Etat s’affiche comme le nouveau défenseur des Africains. Un costume que Laurent Gbagbo aura du mal à enfiler. D’autant plus que son passé, en effet, parle en sa défaveur. Lui qui durant son règne n’a pas été tendre envers certains Africains qu’il soupçonnait de soutenir Alassane Ouattara. De nombreux ressortissants des pays limitrophes ont payé de leur vie l’activisme des partisans de l’ex-chef de l’Etat. Laurent Gbagbo veut faire du neuf avec du vieux. Ça n’a jamais marché. Tout comme ne marchera pas la nouvelle posture que le président du PPA-CI veut adopter vis-à-vis de la France. Il suffit de jeter un regard dans le rétroviseur pour comprendre qu’entre Gbagbo et la France, « c’est ton pied mon pied » comme on le dit à Abidjan. Mamadou Koulibaly, l’un de ses proches collaborateurs, fustigeait d’ailleurs l’attitude de son mentor en 2010. « C’est Gbagbo qui a vendu le pays à la France », disait-il.  Selon lui, Laurent Gbagbo a été le meilleur défenseur de la France. Il a tout donné aux Français. Il a renouvelé les concessions de l’eau et de l’électricité à son ami Martin Bouygues, de gré à gré. Pareil pour la téléphonie, qu’il a redonnée hors toute procédure légale à France Télécoms. Il a offert le terminal à conteneurs du port d’Abidjan à Bolloré, sans appel d’offres, et malgré toutes les mises en garde, il a confié l’élaboration et la gestion du fichier électoral à la Sagem. Sa campagne a été conçue et gérée par Stéphane Fouks, d’Euro RSCG, avait rappelé à l’époque le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
« Un de ses principaux financiers était Bolloré. Il a confié ses sondages à la Sofres, entreprise française. Entre les deux tours de la présidentielle de 2010, Gbagbo s’est même empressé d’octroyer des blocs pétroliers à la frontière du Ghana au groupe Total, comme cadeau. Dans son livre de campagne de 2010, il fait l’apologie du FCFA, allant même jusqu’à écrire que s’il gagne les élections, il ira convaincre le Ghana, le Nigeria, etc. de rejoindre la zone franc. Alors, une fois qu’on a fait tout cela, peut-on vraiment s’offusquer de l’ingérence française en Côte d’Ivoire ? », avait-il interrogé. 
Une sortie qui finit de convaincre sur la vraie nature du président du PPA-CI. Mieux, a dévoilé Mamadou Koulibaly,  durant la crise de 2002, alors que ses forces étaient en difficulté, Gbagbo a sollicité et obtenu le soutien militaire de la France pour contenir l’avancée de la rébellion. Pour pallier la faiblesse de ses troupes, il a également recruté des mercenaires français, dirigés par Dominique Malacrino, ancien soldat de Bob Denard. Ses avocats pendant la crise post-électorale étaient Jacques Vergès et Roland Dumas, et à La Haye, il était représenté par Maître Emmanuel Altit. Des conseillers français tels que Jean-François Probst, Bernard Houdin, Jack Lang, Guy Labertit et Frédéric Lafont ont également joué un rôle dans son entourage.
De plus, plusieurs auteurs, dont Leslie Varennes, Guy Labertit, Charles Onana, Théophile Kouamouo et François Mattei ont publié des ouvrages en faveur de Gbagbo. L'école primaire de son village natal a été nommée en l'honneur d'Henri Emmanuelli, un ancien dirigeant du Parti socialiste français. Ainsi, la période de présidence de Laurent Gbagbo est marquée par une relation étroite avec la France. Toute chose qui va à l'encontre de l'idée qu'il luttait contre le colonialisme.

TL