Rétrocession de la base militaire française en Côte d'Ivoire : Le 43e BIMA rebaptisé camp général de corps d'armée Ouattara Thomas d'Acquin
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L’émotion était à son comble. Désormais ex 43e BIMA, le camp militaire général de corps d'armée Ouattara Thomas d’Acquin a vécu des moments historiques hier. En effet, au terme d’un processus souple entre la Côte d'Ivoire et la France, cette base de l’armée française a été rétrocédée à la Côte d'Ivoire en présence du Vice-président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, du Premier ministre Robert Beugré Mambé, du ministre d'État, ministre de la Défense Téné Birahima Ouattara, du ministre français des Armées Sébastien Lecornu et des autorités militaires.
Inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération militaire et de la redéfinition de la présence française en Afrique de l'Ouest, le cérémonial a connu quatre temps forts à savoir, la levée du voile sur le nouveau nom du camp baptisé « Général de corps d'armée Ouattara Paul Thomas d'Aquin » premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne ; la relève de la garde marquée par la passation de consignes entre les éléments de garde français descendants et Ivoiriens montants; la montée du drapeau de la Côte d'Ivoire à la place d’arme, actant ainsi l'installation des forces armées ivoiriennes sur le camp et l’exécution des deux hymnes nationaux français et ivoirien pour marquer une nouvelle étape dans la consolidation des relations entre les deux pays.
“ Le monde change. Il évolue vite. Il était évident que notre relation de défense devait elle aussi évoluer et reposer davantage sur des perspectives d'avenir face aux menaces, aux réalités de ce monde devenu encore plus complexe qu'avant” a estimé le ministre français. Selon lui, la France transforme sa présence, elle ne disparaît pas. Car, a-t-il poursuivi, le terrorisme n’a pas disparu. “Ce que nous faisons ce matin (ndlr : hier) nous permet d’aller plus loin. Nous devons désormais regarder avec beaucoup plus d’attention les besoins des différents partenaires. Nous ne sommes pas là pour regarder dans le rétroviseur. Mais au contraire pour aller de l'avant dans l’intimité stratégique qui lie nos deux armées, nos deux peuples”, a souligné le ministre français.
Le ministre d'État, ministre de la Défense Téné Birahima Ouattara a souligné que la décision de rétrocession du 43ème BIMA, qui émane de la volonté politique des chefs d'État ivoirien et français, est le fruit d’une longue concertation et d’échanges entre les acteurs impliqués dans la partenariat militaire entre les forces armées. “Cet acte marque une nouvelle étape dans les relations d’amitié et de coopération stratégique entre nos deux nations. Je remercie nos partenaires français qui ont toujours su être à nos côtés dans le renforcement des capacités de nos hommes à travers les dons en équipements, la formation des cadres militaires et l'entraînement de nos hommes”, s'est-il félicité.
07 août 1970 à Gagnoa, le général de division Ouattara Paul Thomas d'Aquin, chef d'État-Major des FANCI présentant l'ordre de bataille du défilé, au ministre M'Bahia Blé Kouadio ; à gauche, le Lieutenant Ouloto Tiédé Victor, aide de camp du chef d'État-Major.
A l’en croire, en recevant les installations du camp, les Forces Armées de Côte d’Ivoire s’engagent à en faire un centre d’excellence, symbole de discipline, de formation et de modernisation.
Après la cérémonie de rétrocession, le ministre français s'est rendu à Jacqueville pour visiter l’académie internationale de lutte contre le terrorisme.
Lacina Ouattara