Santé de la reproduction : Le nombre de femmes utilisant une méthode contraceptive en baisse
C’est l’un des principaux résultats de la phase 4 du projet PMA en Côte d’Ivoire. Le pourcentage de femmes du panel utilisant une méthode de contraception a baissé entre 2021 (37%) et 2024 (31%). L’information a été livrée à l’atelier de dissémination de l’étude le 25 octobre 2024 à l’Ecole nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée (ENSEA).
Selon l’enquête, près de trois adole scentes de 15-19 ans sur quatre (72%) ont continué à ne pas utiliser de méthode ; une proportion supérieure dans l’ensemble des femmes (55%). Parmi les femmes de niveau universitaire, 18% ont arrêté d’utiliser une méthode contraceptive et 16% ont changé de méthode entre la phase 3 et la phase 4 de l’enquête.
Par ailleurs, la prévalence contraceptive moderne a baissé chez l’ensemble des femmes passant de 27% en 2022 à 24% en 2024. « Cette baisse est plus nette chez les femmes non mariées et sexuellement active où la prévalence contraceptive moderne est de 46% en 2024 contre 54% en 2022 », indique l’étude. Entre 2022 et 2024, la demande contraceptive satisfaite par une méthode moderne est passée de 53% à 50%.
Concernant les dynamiques contraceptives au sein du couple, parmi les femmes qui utilisaient une méthode moderne sous leur contrôle au moment de l’enquête, 83% ont indiqué que leur partenaire savaient qu’elles utilisaient une méthode. Trois femmes sur quatre (75%) qui utilisaient une méthode moderne sous leur contrôle au moment de l’enquête avaient discuté de la décision de retarder ou d’éviter une grossesse avec leurs partenaires (contre 79% en 2022). Parmi les femmes qui utilisaient une méthode de planification familiale, 48% ont pris ensemble avec leur conjoint la décision de l’utilisation de la contraception.
« Tous les résultats obtenus concourent à permettre à la Côte d’Ivoire de prendre de grandes décisions en matière de planification familiale pour une meilleure santé de la reproduction dans le pays. Ces résultats sont donc importants pour le ministère de la Santé.
En matière de planification familiale, les données vont nous permettre d’aller vers une meilleure utilisation des produits contraceptifs et donc d’améliorer la santé des mères dans notre pays », a fait savoir Dr Koné Blaise, directeur général adjoint de la Santé. Il a remercié et félicité, au nom du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, la direction générale de l’ENSEA, toutes les personnes qui ont participé aux différentes enquêtes et surtout les partenaires techniques et financiers dont l’Ong jhpiego, representé à l’atelier par son directeur pays Dr Kiyali Ouattara.
« Ce sont des enquêtes régulières que nous avons eu à réaliser depuis 2020 sur les indicateurs de la planification familiale dans notre pays. PMA regarde à la fois la demande de produits contraceptifs et l’offre de ces produits par les services de santé », a expliqué Dr Mosso épouse Bomisso, chercheure principale du projet PMA.
La Côte d’Ivoire, à l’instar de huit autres pays, participe au projet PMA qui vise à mettre sur place une plateforme pour la collecte régulière de données sur la planification familiale et la santé de reproduction afin de mener des politiques appropriées dans ces domaines. Conformément au planning du projet, la phase 4 du projet a débuté depuis la moitié de l’année 2023. Cette phase est une combinaison d’une enquête transversale auprès d’un échantillon de femmes issu du tirage de 35 ménages par zone de dénombrement et d’une enquête de suivi auprès des femmes interviewées pendant les phases précédentes. De même, elle a consisté en une enquête auprès des sites de prestation de santé privés et publiques desservant les zones de dénombrement.
Yves Kalou