Ma Muse-Adjamé : en finir pour une fois avec le désordre routier !

Ma Muse-Adjamé : en finir pour une fois avec le désordre routier !

La décision suscite des grincements de dents – le contraire aurait surpris – chez des transporteurs et conducteurs de « gbaka ».  En accord avec la mairie d’Adjamé, le District autonome d’Abidjan a pris la décision d’interdire l’accès à l’intérieur de cette commune commerciale, située au cœur de la capitale économique ivoirienne, à ces minicars de transport en commun. La mesure, qui a été prise le 6 mars 2025, vise à assainir Adjamé, en mettant surtout fin au désordre routier orchestré, parfois avec beaucoup d’insolence, par les conducteurs de ces engins qui font preuve d’un incivisme effarant. Ainsi, les stations de Liberté, Renault, En bas du pont, Mosquée, etc., seront définitivement fermées. Trois nouveaux points de stationnement périphériques ont déjà été choisis. Il s’agit de la cité Fairmont, l’ex-casse et les 220 logements. Ces sites, si la mesure entre en application, seront les nouveaux terminus des gbakas à Adjamé. De ces endroits, les usagers utiliseront d’autres moyens de locomotion pour se rendre à leurs destinations respectives.    

Naturellement, cela n’enchante pas les chauffeurs de gbaka qui pestent contre cette décision, qu’ils considèrent comme une menace sur leur gagne-pain. Idem pour les syndicats qui redoutent un énorme manque à gagner, avec la réduction du flux du trafic des gbakas à Adjamé. Les usagers ne sont pas aussi sereins. Ils redoutent de devoir débourser plus d’argent pour se rendre à Adjamé. Mais au-delà de ces cris d’orfraie, il faut surtout voir l’intérêt général. Car, ces nouvelles dispositions, les autorités municipales l’ont dit, poursuivent un objectif noble : mettre fin à l’anarchie provoquée par les gbaka qui roulent à l’emporte-pièces, stationnent à tout-va et créent des embouteillages à n’en point finir. Et très souvent, ils provoquent des accidents de la circulation qui occasionnent malheureusement des pertes en vie humaine. Sans oublier les énormes difficultés qu’éprouvent les populations pour se déplacer, quand ces gbakas, qui déchirent le code de la route, arpentent les trottoirs.

De toute évidence, cette décision courageuse contribuera à assainir Adjamé en tenant à carreau les cascadeurs qui sont au volant des véhicules de transport. C’est pourquoi les autorités municipales et le District autonome d’Abidjan ne doivent pas se laisser émouvoir par ces pleurs et lamentations. D’ailleurs, Adjamé n’est pas une exception en la matière. A Anyama, par exemple, les gbakas ne rentrent pas dans la ville tout comme ils ne sont pas visibles au Plateau ; et personne ne trouve à y redire. Pourquoi alors s’émouvoir pour des complaintes injustifiées et puériles ? Houphouët-Boigny ne disait-il pas qu’il préférait l’injustice au désordre ? C’est dire combien le désordre est néfaste. Le District et la mairie doivent donc aller au bout de cette action. Pour un Adjamé nouveau…

Y. Sangaré